Le 28 octobre 2024 - ⏱️️ 3 min - Par Ghis.
Le béton désactivé, qu'est-ce que c'est ?
Le béton désactivé est une technique de traitement de surface du béton qui permet de mettre en valeur les granulats contenus dans celui-ci. Cette technique consiste à pulvériser un produit désactivant sur un béton qui vient d'être mis en œuvre afin de retarder sa prise en surface. Ce retard de prise permettra au béton constitutif de l'ouvrage de faire sa prise à cœur, tout en permettant d'éliminer, dans un délai généralement compris entre 12h et 24h, la pâte cimentaire désactivée en surface.
On viendra donc éliminer cette pâte cimentaire désactivée au moyen d'un nettoyeur haute pression pour laisser apparaître les granulats. Ce traitement a un double objectif : Décoratif : de par la possibilité de sélectionner et mélanger plusieurs types de granulats (dimensions, types, couleurs et proportions) et de jouer sur la couleur de la pâte cimentaire grâce à la possibilité d'utiliser du ciment gris ou blanc associé ou non à des pigments, les possibilités de combinaisons décoratives du béton désactivé sont infinies ! Sécurité : cela peut paraitre évident mais le fait de révéler le granulat en surface permet de créer une légère irrégularité de la surface du béton créant ainsi un effet antidérapant très intéressant. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles on observe autant de béton désactivé sur les ouvrages publics tels que les trottoirs, places et esplanades.
La mise en œuvre d'un béton désactivé
La mise en œuvre d'un béton désactivé est simple sur le principe mais délicate dans les faits, surtout lorsqu'il s'agit d'obtenir un rendu homogène sur des surfaces importantes. Quelques points essentiels sont à vérifier : La consistance du béton : ni trop ferme ni trop fluide. On parle dans le jargon de consistance plastique qui permet une bonne mise en œuvre du béton qui sera tiré à la règle ou au râteau puis taloché. Cette consistance permettra également de faire remonter suffisamment de pâte cimentaire à désactiver en surface (mais pas trop) tout en s'assurant que les granulats seront suffisamment proches de la surface pour être révélés une fois la pâte cimentaire désactivée éliminée.
Attention : que le béton soit fabriqué sur place à la bétonnière ou en centrale à béton, les ajouts d'eau en cours de coulage sont à éviter ! Ils risqueraient de provoquer un aspect de surface non homogène. Les conditions extérieures : température, attention aux coulages par temps froids qui ont tendance à ralentir la prise ou au contraire, par temps chauds, qui ont tendance à l'accélérer. Le délai avant le lavage sera différent. Au besoin, mais de manière très spécifique, on pourra envisager d'adjuvanter le béton avec de l'accélérateur ou du retardateur de prise. Il conviendra de toujours s'assurer de l'absence d'épisode pluvieux durant au moins 48 h après le coulage du béton.
Le bon calepinage des joints du béton : cette étape consiste à bien anticiper la réalisation de joints de fractionnement ou de joints de dilatation sur la surface du béton afin d'en éviter la fissuration. Le délai de lavage : le délai avant lavage étant fonction de différents facteurs, il est préférable de réaliser une planche d'essai (échantillon de béton coulé en même temps que l'ouvrage) en guise de test au nettoyeur haute pression afin de déterminer le meilleur moment pour débuter le lavage. A défaut, on commencera toujours à laver le béton à un endroit peu visible.
Choisir le bon désactivant : attention à cette étape cruciale ! Tous les désactivants ne se valent pas et le béton désactivé ne laisse pas de seconde chance ! Il faudra impérativement choisir un désactivant adapté à la taille des granulats à désactiver. Trop désactiver un béton risquerait de déchausser les granulats et nuire à la tenue de l'ouvrage dans le temps. Ne pas assez désactiver nuirait au rendu esthétique.
Astuces pour le lavage
On commencera toujours à laver le désactivant en tenant le jet du nettoyeur haute pression le plus haut possible afin d'éviter de déchausser les granulats. La hauteur usuelle est d'environ 50cm. On débutera si possible en partant du point le plus haut avec le nettoyeur haute pression quitte à baisser ensuite. Il conviendra d'assurer l'évacuation des eaux de lavage en dehors de la surface à désactiver.
Les utilisations du béton désactivé
En raison de son esthétisme, le béton désactivé est utilisé principalement comme matière de revêtement décoratif. Il sert ainsi à construire des terrasses, des allées de jardin, de maison ou de garage, des abords de piscine, mais aussi à réaliser des sols de salle de bain par exemple. Outre son aspect décoratif, le béton désactivé a les mêmes caractéristiques de résistance aux intempéries et aux passages que le béton normal. Il est particulièrement conseillé sur les allées carrossables. Utilisé avec un aspect graviers pour réaliser une terrasse, le béton désactivé présente toutes les caractéristiques de ce revêtement mais sans les inconvénients du gravier qui s'étale partout et qu'il faut remettre en place régulièrement. Le béton désactivé est aussi souvent utilisé pour son pouvoir antidérapant. En plus de décorer des abords de piscine par exemple, il évitera aussi les chutes et glissades autour du bassin. C'est aussi un revêtement apprécié pour les déplacements des personnes à mobilité réduite. Le coût du béton désactivé Le béton désactivé est plus onéreux que le béton traditionnel. Mais ses doubles fonctions de dalle béton et de revêtement lui confèrent un avantage économique non négligeable. Le coût de sa fabrication et de sa pose varie selon certains éléments : le prix des granulats présents dans le béton, leur couleur, leur provenance géographique et le prix de pose appliqué par les professionnels. Comptez en moyenne 130 euros/m2 pour une surface de moins de 50 m2 et 90 euros/m2 pour de plus grandes surfaces. Ces prix s'entendent préparation du sol, prix du béton désactivé et pose compris.