Comment faire du béton désactivé ?

Le béton désactivé est un type de béton décoratif qui se caractérise par son aspect granuleux et ses couleurs variées. Il est obtenu en appliquant un désactivant sur la surface du béton frais, ce qui retarde la prise du ciment et permet de faire apparaître les granulats. Dans cet article, nous vous expliquons en détail comment faire du béton désactivé pour vos aménagements extérieurs.

Les étapes de fabrication du béton désactivé

1. Préparation du sol

La préparation du sol est une étape cruciale pour la réussite de votre béton désactivé. Il faut décaisser le terrain sur une profondeur suffisante pour éliminer la terre végétale et couler la dalle, de 12 cm d’épaisseur minimum. Si la surface est non carrossable, le ferraillage n’est pas utile.

Le béton de propreté est dosé à 250 kg de ciment seulement. Il est rapidement étalé et égalisé au râteau. Des joints de fractionnement sont prévus, tous les 5 m environ, matérialisés par des rangs de briques. Ces briques sont scellées dans le béton de propreté, dans le prolongement des bordurettes qui délimitent le plan de pose. Ces éléments sont tous réglés de niveau, en prenant celui de la dalle finie comme référence.

De l’huile de décoffrage est appliquée sur le dessus des briques de manière à éviter de les tacher avec le béton de masse. Il est également possible de les détremper à refus pour éviter la pénétration de la laitance.

2. Coulage du béton

Le béton, dont la formule a été enrichie en granulats par rapport à un béton classique, est ensuite coulé dans le coffrage, en surveillant l’enrobage des armatures. Il doit être mis à niveau au fur et à mesure du coulage, puis tiré à l’aide d’une règle de maçon, en prenant appui sur les coffrages. Une fois en place, le béton doit être taloché soigneusement, puis lissé.

Il est préférable de couler le béton en continu, par sections entières entre les joints de fractionnement. Il est déversé puis étalé le plus régulièrement possible au râteau. Il peut être rapidement vibré à l’aiguille. Comme une dalle classique, le béton est d’abord tiré à la règle, en se calant sur le niveau des bordurettes. Les manques sont comblés avec une ou deux pelletées de béton avant de tirer à nouveau, dans le sens de la pente éventuelle.

Pour garantir le résultat esthétique final, la surface du béton de masse doit être soigneusement travaillée. Cela comporte d’abord le passage de la taloche plastique de manière à serrer et égaliser la surface. La taloche (ou truelle) flamande est passée dans un second temps pour faire remonter la laitance de ciment et régler le niveau des granulats. Les briques de fractionnement servent de repère de lissage.

3. Pulvérisation du désactivant

Le désactivant a pour fonction de retarder la prise de la couche supérieure de béton (et évite aussi la dessication en surface). Il est pulvérisé uniformément, en une seule étape, sur toute la surface du béton frais. Si la surface est trop importante, ou la température très élevée, il sera appliqué durant l’avancement de la mise en œuvre du béton.

La puissance du désactivant doit être soigneusement choisie en fonction de la dimension des gravillons, afin de les faire apparaître, mais sans risquer de les déchausser lors du lavage.

4. Lavage haute pression

Une fois que le béton a acquis suffisamment de résistance dans sa masse, la pâte de ciment en surface est enlevée avec un nettoyeur haute pression, pour faire apparaître les granulats. Il conviendra de prévoir une rigole pour évacuer et récupérer les eaux de lavage de la zone traitée. Cette étape intervient généralement 24 h après la pulvérisation du désactivant. Mais cela dépend des conditions météo : prévoyez des petites zones de test à proximité de l’ouvrage.

Il ne reste plus ensuite qu’à appliquer une résine de protection à la surface du béton désactivé afin de lui garantir une bonne longévité.

Comment personnaliser votre création ?

La désactivation du béton est une opération esthétique, dont le résultat dépend d’un dosage parfait. En jouant sur la profondeur d’attaque du désactivant, on peut faire apparaître plus ou moins la forme et la densité des granulats. On peut aussi agir sur la couleur du ciment : gris ou blanc, avec ou sans pigments… De quoi obtenir un béton désactivé unique et adapté à chaque projet.

Il est possible de réaliser une couche de béton désactivé décorative sur une dalle existante, préalablement enduite d’une couche d’accroche en résine. Cette solution n’offre cependant pas les mêmes qualités mécaniques qu’une dalle désactivée dans la masse.

Pourquoi choisir le béton désactivé ?

Le béton désactivé présente de nombreux avantages :

• Esthétique : il offre un large choix de couleurs et de textures, pour un rendu personnalisé et harmonieux avec l’environnement.
• Durable : il résiste aux intempéries, aux chocs et à l’usure, pour une longévité accrue.
• Antidérapant : il est idéal pour les aménagements extérieurs, car il offre une bonne adhérence et limite les risques de glissade.
• Facile d’entretien : il ne nécessite qu’un nettoyage régulier à l’eau et éventuellement l’application d’une résine de protection.
• Bon rapport qualité/prix : il est plus économique que d’autres revêtements de sol, comme le pavé ou la pierre naturelle.

En conclusion, le béton désactivé est une solution idéale pour vos aménagements extérieurs. Il offre un large choix de personnalisation, une grande durabilité et un entretien facile, le tout à un prix abordable. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour la mise en œuvre, afin de garantir un résultat esthétique et pérenne.