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Le joint de dilatation pour béton : définition, usages et norme
TABLE DES MATIÈRES
1. Les différents types de joints en béton et leurs fonctions
2. Pourquoi mettre en place un joint de dilatation ?
3. Comment réaliser un joint de dilatation dans le béton ?
4. Dans quels cas faut-il prévoir un joint de dilatation ?
5. À quelle fréquence doit-on poser un joint de dilatation ?
Le 17 juillet 2025 - ⏱️️ 8 min
Votre projet en béton

Le joint de dilatation est un élément essentiel dans les constructions en béton de grande taille. Il permet de prévenir les fissures provoquées par les variations de température. Souvent confondu à tort avec le joint de retrait, il joue pourtant un rôle très différent.
Ce guide complet vous explique les différents types de joints utilisés en construction béton, le fonctionnement spécifique du joint de dilatation, les règles de pose, ainsi que les situations où il est indispensable.
1. Les différents types de joints en béton et leurs fonctions
Dans la construction en béton, il existe plusieurs types de joints, chacun ayant un rôle bien précis pour garantir la durabilité de l’ouvrage.
Les principaux types de joints
Le joint de construction (ou joint d’arrêt de coulage)
Il permet de séparer deux zones de béton coulé à des moments différents. Il est utilisé lorsqu’un coulage ne peut pas être réalisé en une seule fois.
Le joint de désolidarisation (ou joint d’isolement)
Ce type de joint permet de découpler une dalle des éléments fixes de l’ouvrage (poteaux, seuils, murs, regards…). Il assure une indépendance structurelle pour éviter les contraintes mécaniques.
Le joint de retrait (ou joint de fractionnement)
Il accompagne la contraction naturelle du béton due à l’hydratation du ciment. Réalisé par sciage ou avec un profilé PVC, il fractionne la dalle pour prévenir les fissures.
Le joint de dilatation
Spécifiquement conçu pour permettre au béton de se dilater et se rétracter librement sous l’effet des variations thermiques, il évite les fissures sur les grandes surfaces ou les longues structures.
2. Pourquoi mettre en place un joint de dilatation ?
Le béton, comme tout matériau, se dilate à la chaleur et se contracte au froid. Ces variations dimensionnelles sont généralement négligeables sur les petits ouvrages. En revanche, sur des surfaces importantes comme des dalles ou des murs de grande longueur, elles peuvent provoquer des efforts internes significatifs.
Rôle du joint de dilatation
Il absorbe les déformations liées aux variations de température.
Il évite les contraintes internes qui pourraient provoquer la fissuration du béton.
Il préserve la durabilité des structures en maintenant leur intégrité.
Le joint de dilatation devient donc une mesure de prévention indispensable sur les ouvrages d’envergure.
Conseil de pros
À noter : Le joint de retrait et le joint de dilatation sont souvent confondus, mais leurs fonctions sont distinctes. Le retrait est lié au séchage, la dilatation à la température.
3. Comment réaliser un joint de dilatation dans le béton ?
La mise en œuvre d’un joint de dilatation requiert une attention particulière pour garantir son efficacité.
Étapes de réalisation
Le joint doit être pratiqué sur toute l’épaisseur de la dalle ou du mur.
Il est possible de le prévoir avant le coulage, en insérant une bande compressible (comme du polystyrène) pour créer une séparation.
Alternativement, il peut être scié après durcissement à l’aide d’une scie à sol ou d’une disqueuse.
Traitement du joint
Pour des raisons esthétiques ou fonctionnelles :
Le joint peut être rempli avec un matériau souple (mousse compressible, mastic).
Un couvre-joint peut également être utilisé en finition.
s éclaboussures et les dégâts sur les autres matériaux.
4. Dans quels cas faut-il prévoir un joint de dilatation ?
Tous les ouvrages en béton ne nécessitent pas automatiquement un joint de dilatation. La décision dépend de la taille, de la configuration et de la destination du projet.
Situations typiques où un joint est indispensable
Dalles ou murs de plus de 30 mètres de longueur
Structures de grande surface : parkings, trottoirs, voiries, esplanades
Construction de bâtiments mitoyens : pour éviter que les mouvements thermiques de l’un n’impactent la structure voisine.
Dans le cas de deux bâtiments accolés, il est recommandé de laisser un espace d’environ 4 cm entre les structures pour éviter toute poussée due à la dilatation.
Cas où le joint n’est pas nécessaire
Dalles intérieures ou terrasses d’habitation
Ouvrages de petite taille (inférieurs à 30 m)
5. À quelle fréquence doit-on poser un joint de dilatation ?
Le nombre et l’espacement des joints de dilatation dépendent des dimensions de l’ouvrage et des contraintes thermiques locales.
Règles générales de dimensionnement
Espacement maximum : 30 mètres dans chaque direction.
Largeur recommandée : minimum 20 mm, sur toute l’épaisseur de la dalle.
Référence réglementaire : DTU 13.3 (Document Technique Unifié), basé sur le coefficient de dilatation du béton (0,01 mm/m/°C).
Différence avec les joints de retrait
Espacement des joints de retrait : maximum 5 mètres.
Superficie entre joints : maximum 25 m² par panneau.
Profondeur : sciage jusqu’à 1/3 de l’épaisseur.
Réalisé avec :
Scie à béton ou meuleuse
Profilé en PVC posé avant coulage
Ces matériaux et recommandations sont facilement disponibles chez les fournisseurs spécialisés en matériaux de construction.
Conclusion
Le joint de dilatation est un dispositif indispensable pour préserver l’intégrité des ouvrages en béton soumis à des variations thermiques importantes. Sa mise en place permet d’absorber les mouvements de dilatation et de rétractation du matériau, évitant ainsi les fissures qui compromettent la durabilité de la structure.
S’il n’est pas nécessaire sur les petites surfaces comme les terrasses ou les dalles intérieures d’habitation, il devient crucial dès lors que l’on travaille sur des longueurs ou des surfaces importantes. En suivant les recommandations du DTU et en utilisant les bons matériaux, le joint de dilatation assure la longévité et la performance des ouvrages en béton.
Ce qu'il faut retenir
Le béton se dilate et se contracte en fonction des variations de température.
Le joint de dilatation permet d’absorber ces déformations et d’éviter les fissures.
Il doit être réalisé sur toute l’épaisseur de la dalle ou du mur.
Indispensable à partir de 30 mètres de longueur ou sur des ouvrages de grande surface.
À ne pas confondre avec le joint de retrait, qui gère la contraction naturelle liée au séchage.
Références techniques : DTU 13.3 et coefficient de dilatation du béton (0,01 mm/m/°C).